Pas un temps à mettre un citoyen dehors. Le vent s'engouffre sur la dalle du Champy, à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Le thermomètre de la pharmacie affiche un 2° C peu réconfortant. Malgré cela, ils sont une petite dizaine à se balader en T-shirt noir enfilés sur les anoraks dans les dédales de la cité. Sur les T-shirts, il est écrit: «Ton vote, c'est ta vie.» Les garçons sont coiffés, en plus, de superbes casquettes noires. Alors que, sur d'autres, il est inscrit «FBI», on lit sur celles-ci «APC», pour «Agir pour la citoyenneté», l'association présidée par Karim Zeribi, déjà à l'origine du Parlement des banlieues. L'ancien conseiller de Jean-Pierre Chevènement, probable candidat aux législatives à Marseille, a fait le déplacement jusque dans cette banlieue parisienne. Ici, comme ailleurs, il répète que «la France compte 10 millions de banlieusards. Or l'élection présidentielle se joue à 300 000 voix. Les cités peuvent, à elles seules, décider de l'identité du futur président. Donc, il faut voter. Et pour voter, il faut pouvoir le faire. Donc, être inscrit sur les listes électorales».
Seau de colle. Alors, les militants d'APC font campagne avant... la campagne, la vraie, celle de la présidentielle. Comme n'importe quels hommes ou femmes politiques, ils distribuent des tracts, collent des affiches, montent et descendent les étages pour faire du porte-à-porte. En tête de la petite troupe, Rachid Zenaini. Plombier dans le civil, le délégué d'APC pour le «neuf-trois» (9