Jean-Marie Bockel a un totem, Tony Blair, et pas de tabou à l'égard du capitalisme. De ce culte, le député-maire (PS) de Mulhouse a fait un club, Gauche moderne, qu'il a lancé mercredi soir, à l'Assemblée nationale, lors d'une table ronde intitulée «La mondialisation vue de gauche: des chances à saisir». Concluant un débat avec le commissaire européen, Pascal Lamy, le sociologue Zaki Laïdi et l'essayiste Alain Minc, Jean-Marie Bockel a fustigé pêle-mêle le «pouvoir d'intimidation de la gauche radicale», les «nationaux-républicains crispés» et la «coalition hétéroclite des défenseurs des tortues, des souverainistes, des anarchistes et des grands patrons américains du textile», tous hostiles, selon lui, à la mondialisation.
Quand tous les ténors socialistes rivalisent pour incarner soit l'aile gauche, soit le centre de gravité du PS, Jean-Marie Bockel y place, lui, sa petite boutique résolument à droite. Il a donc appelé ses camarades à rompre avec les «doubles discours» dignes de «l'ère de Guy Mollet», pour faire leur «aggiornamento idéologique» et «parler enfin le langage qui correspond à leurs actes». Ce «langage», Bockel le détaille dans un manifeste où il définit sa «gauche modernisée et rénovée» qui «s'assume face à l'économie de marché».
Le projet du PS rédigé par Martine Aubry veut corriger les «dérèglements sociaux inacceptables» créés par la mondialisation. Bockel, lui, y décèle «un puissant moteur du progrès». Tout à ses penchants «sociaux libéraux», il veut supprimer