Un gâteau pour l'anniversaire, une messe pour l'enterrement. Hier, Porte de Versailles, à Paris, les compagnons ont troqué le bonnet phrygien rouge pour le crêpe. Manière de fêter le 25e anniversaire du RPR que son fondateur, Jacques Chirac veut voir se fondre dans l'Union en mouvement (UEM), le futur grand parti de droite déjà appelé à piloter sa campagne présidentielle. Journée de dupes pour les 7 000 militants présents, habitués à acclamer leur champion. Ils se sont contentés de Bernadette Chirac, venue souhaiter, la voix éraillée, que «2002 soit l'année de tous les succès». Troublés, ils ont écouté dans un silence de cathédrale le message de Jacques Chirac les appelant «à de nouveaux combats» dans «l'union». Comme bridés par des consignes en feuilles de vigne, ils ont fait le minimum pour ne pas donner le sentiment de triomphalisme. Des «Chirac! Chirac!», des «Chirac, président!», sans corne de brume. Mais avec des petites pancartes bleu-blanc-rouge, futurs slogans de la campagne, siglées «La France en mouvement», «Ensemble pour gagner», «Ensemble pour la France». Aucune avec «RPR».
Fossoyeurs. De toute façon, les compagnons n'avaient pas de quoi pavoiser. La matinée entière, ils ont entendu leurs chefs les appeler à «muter», «faire bouger les lignes», «préparer les fiançailles», «accompagner la stratégie d'union». Bref, à tirer un trait sur le RPR version 1976-2001. Bizarrement, les fossoyeurs du parti ont eu leur franc succès à l'applaudimètre. Comme si les compagnons s