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Libération

Corse: dix secondes pour voter la loi.

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Furieux, les députés ont obtenu un deuxième tour... et adopté le projet.
publié le 19 décembre 2001 à 2h00

Dix secondes pour dégainer. Hier, en fin de journée, Christine Lazerges (PS, Hérault), qui présidait la séance, n'a pas laissé un dixième de seconde supplémentaire aux Lucky Luke du Palais-Bourbon pour se prononcer pour ou contre le projet de loi sur la Corse, soumis aux députés en lecture définitive. A peine ouvert, le scrutin était déjà clos. Ce qui a provoqué une bronca sur les bancs de la droite après deux heures d'un débat ronronnant.

Tir rapide. «Tricheurs!», ont crié les députés RPR, UDF et DL à grands renforts de claquements de pupitres. Certains entonnent la Marseillaise. Alors que le vote est personnel, d'autres réussissent quand même, en toute illégalité, à le faire pour plusieurs de leurs voisins. Raymond Forni, le président de l'Assemblée nationale, annonce alors qu'un nouveau vote va être organisé. Dans les couloirs, il rassure Christine Lazerges qui reconnaît être «allée un peu trop vite». Lors du premier vote à tir rapide, le projet de loi sur la Corse avait été adopté par 213 voix contre 201. Le second, à cadence normale, a vu son adoption par 249 voix pour et 228 contre.

Le RPR et l'UDF ont appelé à voter contre. DL a laissé ses parlementaires libres de s'abstenir ou de voter contre. Idem, à peu de choses près, pour le PCF, favorable à l'abstention. «Le gouvernement a eu peur de ne pas avoir de majorité. C'est pour cela qu'il a fait voter dans la précipitation», s'est gaussé le président du groupe RPR à l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré. Dans l'interval