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Libération

Une entente gauche-droite a vécu

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Le PS rompt l'alliance contre le Front national en Franche-Comté.
publié le 21 décembre 2001 à 2h02

Au conseil régional de Franche-Comté, Pierre Moscovici, ministre des Affaires européennes et poids lourd du PS local, est arrivé hier matin avec une bombinette. Dans l'Est républicain, il annonce la fin de «l'accord républicain» qui avait permis en avril 1998 l'élection d'un président de droite, Jean-François Humbert (UDF), à la tête du conseil régional, sans l'apport des voix du Front national.

«Modèle». Alors que quatre autres présidents de région (Jacques Blanc, Charles Millon, Charles Baur, Jean-Pierre Soisson) s'étaient, à l'époque, fait élire sans rechigner avec les suffrages d'extrême droite, la Franche-Comté avait été présentée comme un «modèle». Elu, dans un premier temps président de la région grâce aux voix frontistes, Jean-François Humbert avait immédiatement démissionné. Avant de se faire relégitimer par un nouveau vote où la gauche avait choisi l'abstention. Dans la foulée, un «code de bonne conduite» avait été négocié entre la gauche ­ à l'exception des trois conseillers chevènementistes ­ et la droite pour mettre l'extrême droite hors jeu et éviter à ses neuf conseillers régionaux d'arbitrer les débats.

Trois ans durant, ce pacte a permis à la région de fonctionner sans psychodrames. Les votes favorables ou les abstentions de la gauche étaient discutés en amont des séances plénières. Discussions, marchandages parfois, avantages matériels bien compris pour les groupes politiques: la gestion très ronde de Humbert n'a guère posé de problèmes.

Mais hier, à l'ouvertu