C'est une opération inédite en matière d'intégration que lance la très récente association Forum citoyen des cultures musulmanes (FCCM). Deux jours durant, vendredi et samedi, elle mobilise dans dif férentes villes près d'une cinquantaine d'associations engagées sur le terrain en vue d'appeler les jeunes arabo-musulmans à une inscription simultanée et organisée sur les listes électorales. Une pétition de soutien par le milieu intellectuel accompagne cette démarche dont le seul mot d'ordre est «faisons une marche ensemble vers nos mairies et participons ainsi à la vie de la cité». Avec, en arrière-plan, l'ambition de faire de l'islam le point de départ d'une dynamique d'engagement dans la vie de la cité. Et, encore plus utopique, construire «un imaginaire citoyen libéré de tout préjugé».
Pourtant, les instigateurs de cette approche nouvelle ne sont pas de doux rêveurs. Peu ou prou, ils appartiennent tous à ce qu'on moque parfois sous le nom de «beurgeoisie», chefs d'entreprise, médecins, enseignants. Cette nouvelle élite cristallisée autour du mensuel La Médina (magazine culturel d'imprégnation islamique), revendiquant une pratique religieuse en accord avec la laïcité, se veut aussi le fer de lance d'une prise de conscience citoyenne de la part des nouvel les générations arabo-musulmanes. Partant du constat que leurs attentes sont plus prises en compte «dans les clubs sportifs que dans la police ou le microcosme décisionnaire». Embryonnaire donc peu visible sur le terrain (mal