Parkas bleu marine et casquettes frappées de l'écusson du service d'ordre du FN vissées sur le crâne, un petit groupe du DPS, la garde prétorienne du parti d'extrême droite, bat le pavé sur la place de l'église de Charolles pour se réchauffer. En ce dimanche de décembre, dès 8heures du matin, ils ont pris la route au départ de Lyon pour venir assurer la protection de Jean-Marie Le Pen en plein coeur du pays charolais. Leur présence alimente les conversations des habitués du café qui fait face au clocher. La manifestation de protestation qui accompagne chacun des déplacements du leader du FN s'est tenue la veille, avec quelque 300 participants.
Le Pen bat les estrades présidentielles. Une quatrième fois, peut-être la dernière. Comme un vieux chanteur qui, l'heure de gloire passée, reprend ses vieux tubes auprès de ses fans. Le vieux briscard de l'extrême droite, le candidat aux 4,5 millions de voix en 1995, fait les salles polyvalentes des villages de «sa» petite France. Celle qui vibre toujours à ses vieux refrains. Celle où les fidèles aux têtes le plus souvent blanchies viennent lui donner du «président» long comme le bras.
Lettre. «Je suis déjà le troisième homme», pérore le président du FN sur la foi d'un sondage qui le place devant Jean-Pierre Chevènement. Mais, dans le même temps, il fait état de ses difficultés à recueillir les 500 signatures nécessaires à sa candidature et se fend d'une lettre adressée à Yves Guéna, le président du Conseil constitution