Amiens envoyé spécial
Etat stationnaire, sans espoir d'embellie avant 2004. Tel est le bilan de santé du conseil régional de Picardie, plongé dans le coma depuis la reconduction de Charles Baur (ex-UDF) à sa tête avec les voix des élus FN en mars 1998. Depuis, un quarteron d'élus de droite sans envergure, en rupture de ban avec leurs états-majors, tient les commandes de l'exécutif. Avec le soutien sans faille de huit lepénistes peu regardants qui ne réclament rien en échange. Et la neutralité passive des élus RPR-UDF qui se tiennent à l'écart de la tambouille de Charles Baur, sans jamais avoir tenté de le renverser. Résultat, avec un exécutif réduit à la portion congrue et privé de majorité claire, Charles Baur se contente de «gérer la région comme un guichet administratif, sans orientation politique ni projets ambitieux», selon la conseillère régionale PS Laurence Rossignol, de «naviguer à vue» selon l'expression du FN Michel Guiniot. Quitte, pour ne pas fâcher les lepénistes, à batailler contre l'implantation d'un troisième aéroport francilien dans la Somme... qu'il réclamait il y a encore peu de temps.
«Unies pour le pire». L'entente cordiale droite-extrême droite est entrée dans les moeurs. Mi-décembre, pour la première fois depuis trois ans et demi, le budget a été adopté sans que Charles Baur ait besoin de recourir au 49-3 régional grâce au renfort de deux élus mégrétistes du MNR qui, d'ordinaire, votaient contre. Pour la forme, le groupe socialiste s'est fendu d'un comm