Une bise de Bernadette Chirac à Nîmes, au printemps. Puis, fin novembre, les félicitations personnelles du chef de l'Etat de passage à Montpellier pour sa confortable victoire aux sénatoriales en Lozère. Dans les milieux gaullistes, tels signes ne trompent pas: Jacques Blanc est réhabilité. Le «maquignon», coupable d'avoir pactisé avec le Front national en mars 1998 pour sauver son fauteuil de président de la région Languedoc-Roussillon, redevient fréquentable. «Il a retrouvé le chemin de la majorité présidentielle», opine Pierre Grand, maire de Castelnau-le-Lez (Hérault), un des rares RPR languedociens à avoir publiquement condamné l'alliance avec l'extrême droite. Le pardon élyséen supposait l'allégeance. Sans égard pour son mentor, Alain Madelin, perdu au tréfonds des sondages présidentiels, l'élu DL Jacques Blanc a clamé haut et fort son intention de voter Chirac au premier tour, en avril 2002. Ce soutien aurait embarrassé il y a trois ans et demi; il est aujourd'hui bienvenu. «Blanc est blanchi», ironise Alain Jamet, vieil ami de Jean-Marie Le Pen et chef de file du FN au conseil régional.
Fort de son retour en grâce, l'ancien paria travaille à réécrire l'histoire. «On a été très injuste avec moi, dit Jacques Blanc. La vérité, c'est que j'ai sauvé la région de l'impérialisme montpelliérain et permis un développement harmonieux du territoire. Beaucoup m'en sont reconnaissants.» Visé: Georges Frêche, maire PS de Montpellier, l'autre seigneur languedocien hégémonique et red