Il n'a rien d'un bleu-bite. Et la présidentielle n'est pas une bluette. Mais pas de précipitation. Jacques Chirac suit de près sa mise en place. Et ne déroge pas aux habitudes. Il a déjà nommé son directeur de campagne. Ce sera un préfet, comme en 1981, 1988, 1995. Et ce pourrait être l'ex de la région limousine et actuellement conseiller général RPR du Lot-et-Garonne, Michel Diefenbacher. Le tempo, Chirac l'a aussi quasiment fixé. Avec en modèle, le blitzkrieg mitterrandien de 1988. «Il doit jouer son rôle de chef d'Etat le plus longtemps possible», assure un conseiller. Un autre confirme: «Il n'annoncera sa candidature que début mars. Après celle de Lionel Jospin.» Pour retarder au maximum l'effritement dans les sondages qui accompagne la transmutation du président en candidat.
Deux mois à slalomer. Avec la hantise de se dévoiler trop tôt. En mal de bilan, Jacques Chirac a envisagé, début décembre, une émission télévisée avant tout centrée sur les suites des attentats du 11 septembre et la guerre contre Al-Qaeda. Il s'est fait couper l'herbe sous les pieds par Lionel Jospin et a dû annuler cette prestation dans la crainte d'une question sur sa «probable» candidature. Deux mois donc à occuper le terrain. A battre le rappel. La période s'y prête avec les voeux à la nation, les derniers du septennat, ce soir, suivis par la ribambelle de ceux aux corps constitués. Avec, en bouquet final, la Corrèze, le 19 janvier.
«Etat fort». Silencieux sur ses intentions, le chef de l'Etat va