Feu sur Jacques Chirac! Lionel Jospin contraint au devoir de réserve pour quelques semai nes encore, ses lieutenants assurent la bande-annonce de sa campagne. Avec une bordée de flèches sur le chef de l'Etat en guise de voeux de bonne année. Celui-ci souhaitait la semaine dernière une campagne électorale «intense et digne». Côté intensité, François Hollande l'a servi hier. Présentant ses voeux à la presse, le premier secrétaire du PS a souhaité que l'élection présidentielle ne soit pas, «comme en 1995, un rendez-vous manqué, une élection pour rien». «La fonction présidentielle doit être repensée, je n'ose pas dire réhabilitée», a assené Hollande, en faisant du duel élyséen «un affrontement entre deux conceptions de la politique et même deux façons de faire de la politique». Les socialistes, eux, ne sont «ni dans une logique personnelle, où seuls compteraient les intérêts d'un homme ou d'une famille, ni dans une opération de communication fondée sur l'évitement même de la confrontation électorale», a renchéri Hollande.
«Projet collectif». Le patron du PS veut rompre avec le schéma «d'un président arbitre, loin de la décision et des choix de politique intérieure»: Lionel Jospin sera, lui, «un président actif, porteur d'un projet collectif et directement impliqué dans sa réalisation». C'est au nom de cette conception que Hollande a justifié l'inversion du calendrier électoral, qui «fait du scrutin présidentiel l'acte premier, quand d'autres préféraient, par convenance particuliè