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Libération

Le Medef harcèle Jospin

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publié le 9 janvier 2002 à 21h37

Entre le discours social du président de la République et celui du Medef (Mouvement des entreprises de France), les concordances sont manifestes. Quelques heures après la cérémonie des voeux de l'Elysée aux forces vives, l'organisation patronale tenait à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) un septième et dernier forum avant son «congrès exceptionnel» qui se tiendra mardi prochain à Lyon. Au menu, une réflexion sur «l'entreprise et le risque» qui a permis aux dirigeants du Medef de dire tout le mal qu'ils pensaient de la politique sociale de l'actuel gouvernement. «Les pouvoirs publics ne cessent d'accumuler des lois qui visent, à l'image de la fonction publique, à dissocier les salariés des risques de l'entreprise», a ainsi lancé son président Ernest-Antoine Seillière, devant un parterre d'un millier de patrons. «Le fossé s'est creusé entre l'entreprise et le monde public, je partage ce constat [du président de la République]», remarquait un peu plus tôt le numéro 2, Denis Kessler. L'un comme l'autre assurent qu'ils n'ont «aucune vocation à faire de la politique». Mais cela n'empêche pas, expliquait le matin même sur Europe 1 Ernest-Antoine Seillière, de «harceler les politiques». «Nous faisons en sorte qu'une partie du débat s'organise autour des objets politiques que nous avons créés», précise Denis Kessler. «Ces objets ­ la réflexion sur les retraites, celle sur la loi et le contrat ­, nous les posons sur la table pour obliger les politiques à en parler. C'est cela harceler