Menu
Libération

Les eurosceptiques ne désarment pas.

Article réservé aux abonnés
Le Pen, Villiers et Chevènement continuent à prédire l'échec de l'euro.
publié le 10 janvier 2002 à 21h37

On peut «trouilloter» le franc sans démoraliser ses hérauts. Pour preuve, cette réflexion bonhomme d'un lieutenant de Jean-Pierre Chevènement, le 3 janvier, alors même que les guichets bancaires étaient pris d'assaut par une population pressée de convertir ses pascals: «Vous verrez, ça ne marchera pas!» L'euro, les souverainistes n'y croit pas plus aujourd'hui qu'hier. Bien sûr le pays a échappé à la «pagaille inimaginable» promise en septembre par Charles Pasqua. Bien sûr, la transition se passe «plutôt gentiment», de l'aveu même des mégrétistes, sans qu'on observe ces «comportements de restriction économique» invoqués par Jean-Pierre Chevènement pour justifier sa proposition de surseoir à l'introduction de l'euro. Pourtant, les eurosceptiques n'en démordent pas: l'engouement des Français pour l'euro est un leurre. «C'est le résultat d'un bourrage de crâne sans précédent dans l'histoire médiatique», assure le FN Bruno Gollnisch. Et le président du Mouvement pour la France (MPF), Philippe de Villiers, d'avertir: «Ce n'est pas parce que l'opération a réussi techniquement qu'elle n'est pas politiquement vouée à l'échec.»

«Rien d'irréversible». Au sein du camp souverainiste, chacun vit l'avènement de l'euro à sa façon. Avec sérénité du côté des mégrétistes: «Nous n'avons jamais eu de vision catastrophiste du passage à l'euro», affirme le délégué général du MNR Jean-Yves Le Gallou, pour qui «le fait que l'opération se soit bien passée prouve juste que l'on pourra faire machine ar