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Libération

Présomption d'innocence: détricotage à l'Assemblée

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Grogne dans les rangs de la gauche plurielle autour du projet de modification d'une loi décriée par la police.
publié le 10 janvier 2002 à 21h37

Amère, la réflexion vient d'un député socialiste: «On va jouer honnêtement la solidarité, mais on a de la peine!» Après la décision du Premier ministre de retoucher la loi sur la présomption d'innocence (Libération d'hier), voilà l'état d'esprit de ceux qui, enthousiastes en juin 2000, se sont battus pour améliorer un texte gouvernemental jugé trop timide. Hier, à l'Assemblée nationale, Lionel Jospin a affirmé «approuver» le dépôt d'une proposition de loi modifiant cette loi. C'est bien le moins, puisqu'il l'a voulu. Aux députés, il a expliqué: «La sécurité de nos concitoyens et la lutte contre l'impunité sont des devoirs d'Etat.» Il a salué le travail de Julien Dray, député (PS) de l'Essonne, auteur du rapport qui a servi au gouvernement pour réformer la loi après le mouvement de colère des policiers. Mais, outre des «adaptations utiles», selon l'expression du Premier ministre, sur la garde à vue (délai de trois heures accordé aux policiers pour remplir les formalités, rappel de la possibilité de retenir un témoin le temps de son audition, formulation plus souple du «droit au silence» pour un gardé à vue...), il est prévu de rendre possible l'incarcération provisoire pour ceux qui ont commis des petits délits à répétition (punis de deux ans de prison). Possibilité que la loi présomption d'innocence avait supprimée. La garde des Sceaux, Marylise Lebranchu était contre ce changement, avant de s'incliner. Elle confiait hier à Libération: «J'assume totalement! Quand, de tous cô