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Libération

Sylviane, la femme d'à côté

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L'épouse de Jospin se cherche un rôle, loin de l'image d'une Bernadette.
publié le 12 janvier 2002 à 21h39

Un pied dedans, un pied dehors. Dimanche, dans Arrêt sur images, l'émission qui s'est fait une spécialité de décortiquer les images télévisuelles (1), Sylviane Agacinski-Jospin s'exprime au double titre de philosophe et d'«épouse de». Une double casquette qui illustre tout à la fois son personnage et le rôle qu'elle compte jouer dans la campagne de son mari. Oui, elle sera de la bataille. Mais à sa façon, décalée. Non pas en retrait ­ ce n'est pas son genre ­, mais légèrement de côté. Engagée, mais aussi spectatrice, avec de la «distance», comme elle confie. Parce que cela correspond à son tempérament et à son métier. Mais aussi parce que c'est la meilleure partition qu'elle ait à jouer dans un match où Lionel Jospin entend avant tout marquer sa différence avec Jacques Chirac.

Coincé. Dans Toute vérité est bonne à dire (2), Claude Allègre avait théorisé les deux facettes de son ami de trente-cinq ans: Lionel le copain chaleureux, Jospin l'homme public coincé. En matière de dédoublement de personnalité, Sylviane Agacinski n'est pas en reste, tout au moins en ce qui concerne son rapport à la vie politique. Elle le théorise volontiers, s'amuse de sa «schizophrénie»: philosophe, Sylviane Agacinski enseigne à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, à Paris, publie des ouvrages savants, intervient dans le débat d'idées par des tribunes ou des émissions télévisées; épouse du Premier ministre, Sylviane Jospin est une personnalité du monde politique, qui contribue à façonner l