Laurent Fabius va mieux. Avant les fêtes, il boudait, vexé d'être écarté de la mise en place du dispositif de campagne de Lionel Jospin (Libération du 14 décembre). Pour dissiper ce spleen, le Premier ministre avait dû convier, le18 décembre, le ministre des Finances, ses amis et toutes les tribus du PS à un buffet à Matignon en forme de stage de remotivation. Lionel Jospin avait commandé aussi sec à Laurent Fabius une série de notes pour l'aider dans sa conquête élyséenne.

Pot-pourri. Cette «câlinothérapie», selon l'expression d'un proche du Premier ministre, a porté ses fruits. Et le moral retrouvé du locataire de Bercy se traduit par une contribution intitulée «Les atouts de la vérité» que publiera début février la Fondation Jean Jaurès. Ce «think tank» proche du PS a rassemblé six textes du locataire de Bercy dans une note baptisée «Laurent Fabius, 2002-2007: les chantiers de la gauche moderne», un pot-pourri de ses discours et tribunes publiées dans la presse depuis deux ans pour exposer sa vision de la social-démocratie, de l'Etat, de l'Europe et de la mondialisation. Seul Lionel Jospin a déjà eu droit à pareil honneur de la part de la Fondation Jean Jaurès, qui a publié, en septembre 2001, un «best of» de sa pensée sur les mêmes sujets.

Le dialogue entre les deux hom mes se poursuit puisque c'est bien à son supérieur que Fabius adresse les contours de sa «gauche moderne»: «J'espère que notre "candidat probable" ­ et président souhaitable ­ y trouvera son miel.» Un champ