C'est devenu le rituel du mardi. Vers midi, ils sont une quinzaine à s'engouffrer dans l'hôtel de la questure, situé dans l'enceinte de l'Assemblée nationale. Là, autour d'une table, dans les appartements de Serge Janquin, questeur socialiste, ça déblatère, ça phosphore, ça élabore. Jean-Marc Ayrault est à l'origine de ces «mardis de la riposte». Dès la mi-novembre, le président du groupe PS a invité des députés «aux profils nouveaux», «la relève d'une génération», à travailler chaque semaine autour de lui. Ils scrutent l'actualité avant de structurer des réponses aux possibles argumentaires de la droite. Et singulièrement à ceux du «président sortant», comme le nomme le député-maire de Nantes. C'est là, par exemple, que naît l'idée de ressortir le best-of des propos des parlementaires de l'opposition, emballés, dans un premier temps, par la loi sur la présomption d'innocence avant de la fustiger urbi et orbi.
C'est là aussi que s'échafaudent «en trois ou quatre phrases» des éléments de réponse pour le projet de loi sur la Corse. C'est là enfin que ces messieurs dames (1) s'amusent des vannes de François Hollande et s'indignent faussement des outrances d'Arnaud Montebourg. Genre: «En 1995, Chirac voulait nous faire manger des pommes. En 2002, on va lui apporter des oranges.»
«En embuscade». «Il n'y a pas de cérémonial ni ordre du jour lorsque nous nous retrouvons, rapporte Marisol Touraine. Jean-Marc [Ayrault] et François [Hollande] animent le débat. Chacun prend la parole à t