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Libération

Derniers voeux de Premier ministre du candidat Jospin

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Il a implicitement confirmé qu'il briguerait l'Elysée.
publié le 16 janvier 2002 à 21h41

Le changement n'est pas que de pure forme. Hier, lors de ses voeux à la presse, Lionel Jospin a innové. Après le traditionnel discours, durant une demi-heure, il s'est prêté, pour la première fois en pareilles circonstances, au jeu des questions-réponses. Une façon de se démarquer de Jacques Chirac, qui, depuis l'annonce de la reprise des essais nucléaires, à l'été 1995, a renoncé au rite de la conférence de presse.

Assis sur une estrade, sans table ni pupitre, Jospin s'est livré au regard des journalistes, qui pouvaient à loisir examiner ses sourires, sa gestuelle, ses mouvements de jambes. Lui qui s'est longtemps réfugié derrière sa fonction, il sait bien que c'est aussi avec son corps qu'il fera campagne.

Un corps qu'il n'en finit pas de domestiquer : au détour de ses réponses, il a reconnu que, parfois, les gestes échappent à la raison politique. La semaine dernière, un objectif avait surpris le Premier ministre posant amicalement la main sur l'épaule du chef de l'Etat lors d'une cérémonie de voeux à l'Elysée avec les responsables patronaux et syndicaux. Hier, il s'est justifié en riant: «Il n'y a pas de signification, naturellement. Ce sont des gestes que l'on ne contrôle pas.» Avant de confirmer la raison de l'hilarité visible sur la photo: «J'ai entendu le Président féliciter le patron d'EDF sur la qualité d'un rapport sur des fouilles archéologiques que cette entreprise finançait dans un pays étranger. Je me suis permis de dire, comme cela, ça m'a échappé: "Voyez, il a