Lyon, envoyé spécial.
Un «droit d'ingérence» dans la campagne présidentielle: c'est ce qu'a revendiqué hier Ernest-Antoine Seil liè re pour «faire entendre la voix des entrepreneurs». Le président du Medef (Mouvement des entreprises de France), clôturant à Lyon le «congrès exceptionnel» de l'organisation patronale, a invité ses pairs à «prendre part directement au débat public». Une ingérence sans complexe dans le débat électoral. Mais en aucun cas une démarche «partisane», s'est défendu Seillière qui balaie le procès d'intention qui lui est fait, «comme si les entrepreneurs ne pouvaient intervenir qu'avec d'obscures ambitions politiciennes!»
Concurrence déloyale. Qua tre ans après leur arrivée à la tête du patronat, le tandem constitué par l'héritier des entreprises de Wendel, et le bouillant universitaire Denis Kessler, devenu délégué général de la Fédération des sociétés d'assurance, peut se flatter d'avoir su placer le Medef au centre du débat politique. En octobre 1997, quand Jean Gandois, président du CNPF, démissionnait avec fracas pour protester contre la volonté du gouvernement d'imposer les 35 heures par la loi, le patronat était sur la défensive. Gandois expliquait qu'il n'avait pas le profil de «tueur» qui convenait. Son successeur n'a pas pu empêcher la mise en oeuvre de la réduction du temps de travail. Mais il a réussi à transformer l'organisation lobbyiste et geignarde qu'était le CNPF en force de proposition agressive et incontournable.
Les 8 000 manifestants q