Lorsqu'un socialiste s'inspire des méthodes de François Mitterrand, c'est qu'il n'est pas dépourvu d'ambition. Début octobre, François Hollande déjeune avec le journaliste Pierre Favier, mémoire du mitterrandisme, ancien accrédité de l'AFP à l'Elysée. «Lorsque Mitterrand était premier secrétaire du PS, lui raconte Pierre Favier, il conviait dans son bureau, chaque jeudi, les journalistes en charge du PS pour une rencontre informelle.» Aussi sec, le service de presse du PS fait le tour des rédactions. Et depuis, le premier secrétaire reçoit par petites fournées les rubricards en charge de la chronique du PS. Le rythme est irrégulier, mais les rendez-vous se tiennent le jeudi, dans son bureau, à l'heure de l'apéritif. Façon de soigner, mine de rien, son profil de potentiel Premier ministre du président Jospin.
Autoportrait. Car après avoir affermi son autorité sur le parti, un coup d'oeil sur l'état de la concurrence a achevé de convaincre Hollande qu'il pouvait lorgner Matignon : Martine Aubry ne souhaite pas quitter Lille, Dominique Strauss-Kahn, à peine rétabli, se rêve plutôt en second Premier ministre du quinquennat, et Laurent Fabius demeure trop étranger à la famille pour que sa nomination menace la paix du ménage exécutif. De ce quatuor de prétendants, Hollande est donc devenu «celui qui en a le plus envie...», glisse un dirigeant du PS.
Au point de dresser un profil type du locataire de Matignon qui fleure l'autoportrait. Le 7 janvier, lors de ses voeux à la presse, Hol