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Libération

Chevènement tente de tirer la barre à gauche.

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Il attend des renforts qui le démarqueront de la droite.
publié le 19 janvier 2002 à 21h44

Et Michel Suchod pouffe de rire. Ravi de son petit effet. «La gauche, c'est nous!» s'amuse le porte-parole de la campagne de Jean-Pierre Chevènement. Ce n'est pourtant pas ce que prétendent d'autres cadres du Mouvement des citoyens. L'un estime: «Ce pôle républicain ressemble à un bric-à-brac. Le bric est d'ailleurs en train de bouffer le brac, la droite de phagocyter la gauche.» Un autre, mi-figue mi-raisin: «Un ancien socialiste ­ que je suis ­ n'y retrouverait pas ses petits.» Un troisième, plus inquiet: «Je crains le moment où Jean-Pierre devra s'exprimer sur des sujets de société. Lorsqu'il devra trancher, par exemple, entre le pourfendeur du Pacs [Michel Pinton, ex-UDF] et son principal inspirateur [Jean-Pierre Michel, MDC].»

Ralliements. Ce type de craintes n'est pas majoritaire. La plupart des chevènementistes de la première heure, comme Michel Suchod, font valoir que la cohabitation entre «la gauche patriote» et «la droite souverainiste» se déroule au mieux. «C'est Jean-Pierre Chevènement qui nous rassemble, précise-t-il. Nous n'avons sollicité personne. Ceux qui nous rejoignent le font sur une base claire: les propositions que le candidat a émises lors de son discours de Vincennes.»

Certes. La première partie de campagne présidentielle du député de Belfort a été marquée par des ralliements de droite scandés médiatiquement. Samedi, les chevènementistes vont légèrement virer à gauche. Ils lancent officiellement leur Pôle républicain. Et annoncent le ralliement de mille