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Libération

«Chirac, ce n'est pas la France»

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publié le 19 janvier 2002 à 21h44

«Feu sur le quartier général!» Jeudi soir, le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis (PS) a oublié un instant sa jeunesse trotskiste pour donner la parole aux 300 sympathisants socialistes attablés pour un dîner-débat. Le lieu, un restaurant chinois du XIe arrondissement de la capitale, se prêtait à cette brève conversion maoïste; son nom, le Président, désignait la cible: Jacques Chirac.

Démolition. Lorsqu'est venu son tour, François Hollande a donc fait feu sur le «général» élyséen. Sans faire de quartier: «Le septennat de Jacques Chirac a commencé par un mensonge, la fracture sociale, s'est poursuivi par un renoncement, un reniement, puis un échec ­ social avec les grèves de décembre 1995, électoral lors de la dissolution ­, et enfin avec une mise entre parenthèses de la fonction présidentielle, comme si elle n'existait plus...» Dans le brouhaha d'une salle dissipée, la violence de sa charge a suspendu le bruit des baguettes: «Tout homme d'Etat, avec un tel bilan, n'oserait demander un nouveau mandat, a lancé Hollande. Il faut s'appeler Jacques Chirac pour penser qu'après avoir tout raté pendant sept ans on pourrait tout réussir pendant cinq ans...».

Poursuivant son entreprise de démolition, il a fustigé «un homme qui conçoit l'engagement politique comme une aventure purement personnelle». Sa pratique politique elle-même menacerait «notre conception de la république et de la démocratie»: «Jacques Chirac, c'est l'aboutissement, le point final d'une décomposition de la po