La pluie battante n'a pas douché l'enthousiasme des supporters d'Attac. Les partisans d'une autre mondialisation attendent patiemment, samedi après-midi, sous l'ondée, que le Zénith parisien leur ouvre ses portes pour assister au lancement de «la plate-forme 2002» de l'association pour une taxation des transactions financières. Le quatre-pages format tabloïd tiré à plus de 500 000 exemplaires est sagement entassé sur des palettes. Près de 6 000 personnes ont répondu à l'appel. A l'extérieur, plusieurs centaines de sympathisants se voient refoulés pour raisons de sécurité, et, à l'intérieur, la comédienne Anémone, militante d'Attac de la première heure, chauffe la salle. «Le totalitarisme marchand, ce n'est pas le libre-échange. Les mondialisateurs veulent rationaliser l'art de vivre, et vivre, c'est plus marrant qu'acheter.» Un succès.
Les dirigeants de l'association, née il y a près de quatre ans, avaient fixé la barre à 3 000 participants pour juger de la réussite de leur rassemblement. Le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Alain Krivine, dont plusieurs membres de son organisation militent ou occupent des postes de responsabilité au sein d'Attac, a fait discrètement le déplacement comme simple «militant de base», tient-il à préciser. Et sans Olivier Besancenot, le candidat de la Ligue à l'élection présidentielle et marathonien planétaire de toutes les manifestations contre la mondialisation libérale. «S'il était venu, certains auraient crié à la récu