Jacques Chirac reçoit, téléphone et ne dit rien. Combien sont-ils à être dans le secret, à connaître ses intentions? «Pas plus que les doigts d'une main», assure Jean-Louis Debré, le patron des députés RPR, prêt à croire que le chef de l'Etat a déjà «tout en tête», sa stratégie comme son équipe. «Il joue les sphinx», constate Roselyne Bachelot, qui a déjeuné à l'Elysée avec des parlementaires, le 9 janvier. D'autres ont suivi la semaine d'après. Ils en sont sortis sans être vraiment rassurés après avoir pressé le Président de se déclarer et de dire, vite, qui fait quoi et comment. «Je suis un homme libre», a-t-il concédé à François Baroin, son porte-parole de la présidentielle de 1995, qui juge qu'un mois et demi de campagne, «c'est un peu court pour remonter si jamais ça dérapait». Avis partagé par Nicolas Sarkozy. Le député-maire RPR de Neuilly juge «mortelle» une campagne courte basée sur l'image. Il juge préférable une campagne plus longue, centrée sur un «programme alternatif» pour contrer les affaires et l'absence de bilan.
«Peur des fuites». Certains, qui ont en mémoire l'échec de Balladur, pronostiquent qu'«en se déclarant le dernier, Chirac va apparaître comme le sortant. Or il a tout intérêt à passer pour le challenger de Jospin». A l'inverse, Henri Plagnol (UDF) plaide «pour le plus tard possible». Les députés gambergent d'autant plus que Jacques Chirac se mure dans le silence. Il annoncerait sa candidature autour de la mi-mars, pour profiter au maximum de son stat