Quelle est la fiabilité des sondages, quand quatre instituts donnent Chirac gagnant, avec des scores variables, et le cinquième, Jospin? Réponses de Stéphane Rozès, directeur de l'institut CSA.
Les méthodes d'enquête, par téléphone ou en face-à-face, influent-elles sur les résultats?
Les disparités sont inévitables. Il faut même s'attendre à ce que les instituts partent dans toutes les directions quand les sondés seront en situation de campagne, ce qui, pour l'heure, n'est pas le cas. Mais sur les méthodes de collecte des informations, en face-à-face ou par téléphone, il n'y a plus réellement de controverse. En face-à-face, on doit tenir compte de la multiplication des digicodes et du type d'habitat. Quand un enquêteur se rend en banlieue, il aura tendance à éviter d'aller dans les quartiers les plus difficiles. Il cherchera donc plutôt son quota d'ouvriers en zone pavillonnaire. Le téléphone contourne ces difficultés. Mais les études en face-à-face sont tout à fait adaptées pour des questionnements longs. Les disparités qui ont pu exister ces derniers temps avec un institut (BVA, ndlr) provenaient selon moi davantage de différences entre nos techniques de redressement.
Pourquoi redressez-vous les chiffres?
Les résultats que nous publions ne sont pas ce que nous disent dans un premier temps les sondés. Le principe du redressement est le suivant: les reconstitutions des votes du passé nous permettent de mieux approcher les intentions de vote prés