Jusqu'au dernier jour. Jusqu'à la dernière goutte. Se payer la droite lors des questions d'actualité à l'Assemblée aura été, cinq années durant, l'un des grands plaisirs de Lionel Jospin. Hier, à trois mois du premier tour de l'élection présidentielle et à cinq semaines de l'annonce de sa candidature, il a montré qu'il entendait bien profiter jusqu'au bout de ce grand défouloir. Surtout si ces passes d'armes lui permettent de tacler ses adversaires d'un jour ou de toujours: le Conseil constitutionnel et Jacques Chirac.
Droitiser. Dans l'exercice, il est vrai, l'opposition se comporte comme un sparring-partner idéal, toujours prête à poser des questions qui lui reviennent en boomerang. Henri Plagnol (UDF, Val-de-Marne) a d'abord interrogé le Premier ministre sur les censures successives par le Conseil constitutionnel du financement des 35 heures, de la loi de modernisation sociale et du projet sur la Corse. Réponse de Jospin: il y aurait «moins de critique» sur un Conseil constitutionnel, soupçonné de se «droitiser» à outrance, si l'opposition «ne se réjouissait pas» trop «bruyamment» de ses récentes décisions. «Je vous interroge, a-t-il lancé: Est-ce que les décisions du Conseil constitutionnel sont prises au regard de la constitutionnalité d'une loi ou bien, selon vous, sont-elles des sanctions politiques? Je ne crois pas que vous avez intérêt à insister dans ce sens.»
Puis le Premier ministre fustige les contradictions de ses adversaires sur la question corse: «En première l