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Libération

Ce soir, Séguin ressort du placard

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A Troyes, le député des Vosges veut dire ses quatre vérités à la droite.
publié le 25 janvier 2002 à 21h48

Quitte ou double ce soir à Troyes pour Philippe Séguin. Pour sa première réunion publique de la campagne, le député des Vosges va tenter de se rappeler au bon souvenir du chef de l'Etat avec un discours fleuve et offensif. Celui qui avait largement contribué à la victoire de 1995 en torpillant le balladurisme et en portant les thèmes du volontarisme politique et de la fracture sociale est aujourd'hui maintenu à l'écart du dispositif chiraquien par les stratèges de l'Elysée. En guerre ouverte avec les conseillers Jérôme Monod et Dominique de Villepin, il devrait dire tout le mal qu'il pense de l'UEM et des «nouveaux amis» du Président.

Son intervention sur laquelle il planche non stop depuis une dizaine de jours était dans sa version initiale «un vrai brûlot», selon l'expression d'un de ses relecteurs. Depuis, il l'a adoucie mais sans la vider de sa substance. Tout en revenant sur les engagements de 1995, le brusque virage économique du gouvernement et le sentiment de trahison qui en a découlé, Philippe Séguin évoquera aussi la dissolution ratée de 1997. Il rappellera qu'il s'y était opposé et, à nouveau, prendra date pour expliquer que la stratégie arrêtée aujourd'hui n'est pas la bonne pour l'emporter au printemps. Il livrera en contrepoint son mode d'emploi et insistera sur ses thématiques de prédilection: nation, Etat, république, mondialisation.

Appels du pied. En jouant ainsi les Cassandre du chiraquisme, Philippe Séguin espère paradoxalement créer la demande autour de sa