Proche de Philippe Séguin, Nicolas Dupont-Aignan (RPR) est député de l'Essonne et président des clubs Debout la République.
La droite a-t-elle renoncé au discours républicain dans cette campagne?
Force est de constater qu'on entend trop souvent le même son de cloche, celui de la pensée unique: il ne faut pas chercher ailleurs la montée de Jean-Pierre Chevènement. Pourtant nombreux sont ceux qui demeurent attachés aux valeurs républicaines. Loin de s'enfermer dans un seul discours, la droite doit être multiple.
Ce n'est pas le cas pour le moment?
C'est le moins que l'on puisse dire. Qui peut sérieusement croire que nos concitoyens rêvent de mondialisation, des OGM, de l'Europe fédérale ou des thèses du Medef? J'ai plutôt le sentiment qu'ils veulent une société plus juste, qu'ils ont soif de repères et d'autorité.
Qui peut, à droite, incarner ces idées?
Beaucoup peuvent les porter mais ils attendent un signe pour les relayer. En se pliant aux seules lois du marché et aux corporatismes, Lionel Jospin nous laisse un boulevard. Jacques Chirac doit exprimer la modernité du gaullisme en reprenant les thèmes qui lui ont toujours été chers. Ses récents discours sur l'unité de la République ou la fracture sociale sont encourageants.
Qui est le candidat gaulliste?
Pour l'instant, les Français le cherchent. C'est pourquoi le Président doit vite entrer en campagne et ne pas se laisser endormir par ceux qui pensent qu'il gagnera en restant dans son Palais. Ce n'est pas sa nature, laissons Lionel