Incorrigibles ces socialistes... Que les nuages s'amoncellent sur Chirac et les voilà prêts à verser dans l'excès de confiance, un peu comme à l'approche des municipales de mars 2001. Sauf qu'à l'époque, les sondages annonçaient une «vague rose» démentie par les urnes, quand les mêmes instituts pronostiquent aujourd'hui une défaite de Lionel Jospin. Un constat qui n'empêche pas un hiérarque du PS d'être formel: «C'est plié, Lionel va gagner!»
Trou. Si beaucoup de ses camarades rayonnent, la plupart, échaudés par les municipales, tentent de se contenir. Mais tous brossent le même tableau. Celui d'un Jacques Chirac qui, profitant de l'après-11 septembre, aurait dû faire le trou, quand son rival a su d'un adjectif, «probable», anticiper sa mue délicate en candidat. «En campagne, Chirac ne sera plus protégé par son statut et baissera automatiquement, analyse un cacique socialiste, alors que Jospin est déjà en première ligne et résiste très bien.»
Le Premier secrétaire du PS, François Hollande, se réjouit, lui aussi, de ce «côté inoxydable» du chef du gouvernement: «Avec la crise internationale, le ralentissement économique et les conflits sociaux, la période que l'on vient de traverser aurait pourtant pu être celle de tous les dangers...»
Nombreux sont les députés à étaler leur confiance. «Depuis un mois, ils reviennent de leurs circonscriptions regonflés à bloc», raconte le député de Seine-Saint-Denis, Bruno Le Roux. «Ils y croient», confirme le président du groupe PS, Jean-Marc A