«C'était une ambiance de caserne», se souvient un salarié. Au lendemain de la catastrophe de Toulouse, le 21 septembre dernier, branle-bas de combat sur les 100 hectares de l'usine AZF Grande-Paroisse du Grand-Quevilly. Ingénieurs de la Drire (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement) en grande inspection, salariés mobilisés pour un grand nettoyage d'automne, techniciens de l'entreprise plongés dans leurs notes pour mener à bien l'étude de danger qu'attend depuis... février 2001 la préfecture. Depuis, selon Christine Poupin, déléguée CGT, «l'usine n'a jamais été aussi propre et aussi bien surveillée. Les clôtures ont été refaites. Les stocks, à l'origine de la catastrophe de Toulouse, ont diminué et les deux sphères d'ammoniac, source principale du danger, sont sous surveillance maximale, en attendant, peut-être, d'être démantelées.» Côté direction, on se veut apaisant. «La production a retrouvé un niveau normal. Les relations avec le préfet se sont détendues, même si nous n'avons pas que des intérêts convergents. Les choses vont d'autant mieux que ses injonctions ont été suivies d'effet», concède Jean-Michel Brument, en charge de la communication.
Laisser-aller. Des injonctions dictées par l'actualité, mais pas seulement. En juillet 2001, la préfecture avait dû en passer par une mise en demeure pour obtenir d'AZF une étude sérieuse de réduction des risques liés aux sphères d'ammoniac. Un document avait bien été remis, mais il