Des brouillons en attendant la vraie copie. PS et RPR alimentent la réflexion de leur champion respectif en lui offrant un programme en forme de prêt-à-penser. Réunis en convention nationale à la Mutualité, à Paris, les socialistes adoptent samedi leur projet, un document volumineux baptisé la Vie en mieux, la vie ensemble. Fruit d'une année de travail collectif coordonné par Martine Aubry, il ne suscite guère l'enthousiasme des hiérarques socialistes. «Rien n'accroche parce que c'est une motion de synthèse, assène l'un d'eux, il a fallu ménager tout le monde, quitte à affadir l'ensemble.» Au RPR, le projet présenté lors du bureau politique, mercredi soir, a déjà essuyé un flot de critiques des principaux éléphants du parti. Intitulé Vers une société de confiance: pour refonder la Nation, quinze contrats avec les Français pour cinq ans, il devra être étoffé et «humanisé» d'ici au 2 février, date de sa validation par le conseil national du mouvement gaulliste.

Côté méthode, chacun des deux camps prétend avoir voulu se mettre à l'écoute de l'opinion. Répondre aux «aspirations» des Français en respectant leur «volonté d'autonomie», ressasse le projet socialiste; «nécessité d'associer les Français», martèle en écho le texte du RPR en faisant l'éloge du «contrat». Et les deux partis ont rivalisé dans l'affichage d'un intense remue-méninges. A coups de forums et de réunions d'intellectuels côté RPR, à l'aide d'une série de conseils nationaux thématiques (démocratie, emploi, interna