Troyes envoyé spécial
Philippe Séguin aime distiller ses leçons et conseils sans parcimonie. Pour sa première réunion publique de la campagne, vendredi soir à Troyes (Aube), le député des Vosges a dressé un état des lieux sans complaisance de la situation politique à droite et exposé comment elle pouvait l'emporter au printemps... à condition de suivre son mode d'emploi. Et pour bien indiquer au chef de l'Etat que sa contribution décisive à sa victoire de 1995 n'était cette fois pas acquise, il lui a demandé d'exprimer «une volonté sincère de renouer avec le fil brisé de son mandat».
«Crédibilité». Dans un gymnase rempli par un millier de personnes, Philippe Séguin a laissé la langue de bois au vestiaire et sonné des charges tous azimuts. Avec à ses côtés Bernard Pons, président de l'Association des amis de Jacques Chirac, et le chiraquien François Baroin, député-maire de la ville, il s'est mis en bouche avec un réquisitoire «contre les amis les plus récents» du chef de l'Etat, ces «courtisans ou ouvriers de la 25e heure baignent dans l'euphorie et se partagent déjà les fruits d'un succès qu'ils ne feront rien pour remporter». Puis ceux qui «jouent au Meccano» de la droite les partisans de l'Union en mouvement, Alain Juppé en tête en ont pris pour leur grade: «Ce n'est pas le sujet [...], nous devons préparer d'abord l'élection présidentielle, étant précisé à toutes fins utiles qu'il s'agit de celle de 2002...» Et non de celle d'après...
Faisant le pari de ramener au bercai