Les yeux plus gros que le ventre. Le Parlement ne pourra pas, avant le 22 février prochain, date de la suspension de ses travaux, avaler tous les textes législatifs en préparation. Le menu parlementaire est trop chargé. Ce matin, à l'heure du petit-déjeuner, Jean-Jack Queyranne, ministre chargé des Relations avec le Parlement, va présenter à Lionel Jospin des propositions de coupes claires. Puis jeudi, lors du déjeuner bimensuel du gouvernement, le Premier ministre écoutera ses ministres plaider leur cause. Avant de trancher.
Activisme. L'embonpoint parlementaire ne doit rien au hasard. Le chef du gouvernement veut apparaître comme celui qui a «travaillé jusqu'au bout». «Nous sommes en fin de législature, a-t-il confié récemment aux sénateurs socialistes. Pour autant, nous ne sommes pas en roue libre.» Aujourd'hui, en préambule à la séance des questions au gouvernement, il devrait vanter son activisme au micro de France 3 (1). Soulignant notamment que, durant son quinquennat, près de 230 lois dont 75 d'origine parlementaire auront été adoptées. Il devrait également faire valoir qu'il a respecté ses engagements du début de législature en ayant fait du Parlement «un lieu essentiel de la communication gouvernementale».
La boulimie jospinienne n'est pas seule responsable de l'actuel encombrement parlementaire. En tout début d'année, le gouvernement s'est vu «imposer» deux projets de loi qui n'étaient pas prévus à son tableau de marche. D'abord, celui qui concerne les sondages.