Pas facile de faire plaisir à tout le monde. En réunissant ses soutiens lors de deux réunions à l'Elysée ce week-end, Jacques Chirac aura réussi à faire plus de déçus que de satisfaits. Il a d'abord réveillé de leur torpeur ses deux concurrents François Bayrou et Alain Madelin. Le candidat centriste n'a pas ménagé sa colère : «En transformant l'Elysée en QG de campagne, on ne respecte pas les principes», a-t-il estimé. «L'Elysée doit être le lieu de l'impartialité», a-t-il rappelé, précisant qu'«il n'y a pas d'égalité des chances» entre les candidats sur le financement puisque «Lionel Jospin et Jacques Chirac, qui sont en campagne depuis des semaines, le sont avec les moyens de l'Etat».
Jalousies. Thierry Jean-Pierre, porte-parole d'Alain Madelin, n'a pas été plus tendre en qualifiant de «couac institutionnel» et de «choquante» «l'arrivée très médiatisée à l'Elysée des généraux et des lieutenants de la campagne du prési dent-candidat». «L'unité et la nécessaire continuité des institutions républicaines imposent une stricte distinction entre les combats partisans et la politique de la France», a-t-il ajouté dans un communiqué. Philippe Séguin, qui était de la partie samedi, l'a moyennement goûté : «Je ne suis pas certain que c'était organisé, parce que si c'était organisé, je ne féliciterais pas l'organisateur. Le contraste entre la lumière dont était entouré M. Jospin et ce clair-obscur fatal de l'Elysée n'était pas à notre avantage», a-t-il déclaré sur LCI. Commentaire d'un