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Libération

La bécasse affole Matignon

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Jospin annule, puis ressuscite un arrêté sur la chasse.
publié le 30 janvier 2002 à 21h51

La chasse aux électeurs est ouverte. Le gouvernement hésite entre les écologistes et les chasseurs. Lundi, Lionel Jospin adressait un signe aux seconds. Conformément aux directives européennes et aux arrêts du Conseil d'Etat, il renonçait à prolonger en février la chasse de nombreux oiseaux migrateurs. Le Premier ministre faisait juste une entorse à ce vert principe: la chasse aux pigeons ramiers et bécasses des bois étaient prorogées jusqu'au 10 février. Le ministre (Vert) de l'Environnement Yves Cochet, après quarante-cinq minutes d'entretien avec Lionel Jospin, se disait satisfait par l'arbitrage. Quelques heures plus tard, pourtant, l'arrêté concernant les bécasses n'existait plus. Olivier Schrameck, directeur de cabinet du Premier ministre, stoppait nuitamment sa publication au Journal officiel. L'ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel a craint les foudres du Conseil d'Etat.

Hier, au petit-déjeuner hebdomadaire de Matignon, en présence de Schrameck, François Hollande dit à Lionel Jospin tout le mal qu'il pense de cette initiative. Le premier secrétaire du PS détaille «les limites juridiques, les avantages et les risques politiques» à la non-publication de l'arrêt bécasse. Au même moment, à l'Assemblée nationale, des députés socialistes «font part de leur émotion». Quelques-uns d'entre eux ­ dont Vincent Peillon (Somme) et Pierre Ducout (Gironde) ­ se réunissent dans le bureau de leur président, Jean-Marc Ayrault. Hollande les rejoint et téléphone à Jospin.