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Libération

Pasqua, la dernière charge du grognard

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Il a déclaré hier sa candidature et s'en est pris à Chirac et Jospin.
publié le 30 janvier 2002 à 21h51

Charles Pasqua entre en piste. Un an après avoir annoncé sa présence dans la course à l'Elysée, le président du Rassemblement pour la France (RPF) a fini par confirmer sa candidature, hier soir à Paris. Dans une courte déclaration rue du Quatre-Septembre ­ un clin d'oeil à la date de création de la IIIe République en 1870 ­, il a cherché à dramatiser l'enjeu du scrutin: «Jamais, depuis quarante ans, ce choix n'aura autant déterminé le rang que la France entend tenir et le rôle qu'elle entend jouer dans le monde». Armé d'un slogan ­ «retrouvons nos couleurs» ­ et d'une affiche bricolée à la va-vite, l'ancien ministre de l'Intérieur, âgé de 74 ans, s'est mis dans la posture du résistant pour évoquer «les moments graves où notre peuple se retrouve». Nostalgique d'un gaullisme originel mythifié, il a usé de sa terminologie pour fustiger la «domination militaire, économique et culturelle des Etats-Unis» ou glorifier le «besoin d'un Etat fort qui s'appuie sur le peuple souverain».

1 à 4 %. Ces «couleurs» qu'il entend redonner aux Français, Charles Pasqua aura cependant besoin d'en retrouver d'abord pour lui-même. Cerné par les affaires et crédité de 1 à 4 % d'intentions de vote, le patron du conseil général des Hauts-de-Seine mise sur sa notoriété pour un décollage rapide dans les sondages. Faute de quoi, il pourrait ne pas «prendre le risque financier et politique d'aller au bout de la bataille», comme le croient les trois députés européens, William Abitbol, Paul-Marie Coûteaux et