C'est l'histoire d'une campagne de promotion qui épouse une campagne électorale. A moins que ce ne soit l'inverse. Depuis dix jours, l'opération de relations publiques autour de Huit Femmes, le dernier film de François Ozon qui sortira le 6 février, ne cesse de croiser les préparatifs de bataille de Lionel Jospin. Une rencontre, moins inattendue qu'il n'y paraît, entre un Premier ministre qui a fait de la parité une mar que de fabrique et un film qui parle des femmes.
Souvenirs. A Matignon, hier soir, le futur candidat a dîné avec les actrices du film : Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Danièle Darrieux, Ludivine Sagnier, Emmanuelle Béart, Virginie Ledoyen et Firmine Richard. Seule Fanny Ardant, qui, paraît-il, «ne sort pas», a décliné l'invitation. Mardi, Lionel Jospin s'était rendu à l'UGC-Normandie à Paris, à une séance en avant-première. Une soirée très huppée, mais dont le succès a quelque peu désemparé les organisateurs puisque, faute de place, certains invités, comme Catherine Trautmann, ancienne ministre de la Culture, sont restés à la porte.
Hier, naturellement, le réalisateur était présent. Pour parler de son film, mais aussi, peut-être, pour échanger des souvenirs. En 1995, en contrepoint du film de Serge Moati, le cinéaste attitré de Mitterrand, deux jeunes réalisateurs avaient entrepris de filmer la campagne présidentielle de Lionel Jospin, avec le soutien d'une partie du staff du candidat, pas fâché de marquer ainsi sa différence avec l'appareil du PS. Le prem