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Libération

L'envoyé du RPR dans la peau d'un anti

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publié le 4 février 2002 à 21h57

Porto Alegre envoyé spécial

Le RPR devrait se méfier. Pour un peu, son envoyé spécial au Forum social mondial aurait pu demander l'asile politique au Brésil version Porto Alegre. Tel Christophe Colomb parti à la rencontre d'un nouveau monde, Serge Lepeltier, secrétaire général du mouvement gaulliste, semble transfiguré. Il a plongé dans les délices du Forum, visiblement touché du doigt, avec des accents empreints de sincérité, quelque chose de «fort», «un mouvement qui explose». Il y a ainsi participé au milieu de drapeaux rouges lors de la manifestation pacifiste qui a rassemblé, jeudi, 40 000 manifestants. «Beaucoup de jeunes, une atmosphère chaleureuse», sourit-il. Puis, samedi, il a visité un camp du Mouvement des sans-terre, en compagnie de José Bové.

«Il a dit des choses inimaginables», souffle un paysan africain, visiblement toujours estomaqué. Il a parlé, raconte Bové, des bienfaits «de la souveraineté alimentaire», de son refus «de la marchandisation du vivant» ou plaidé «pour une grande prudence sur les OGM...» Le secrétaire général du RPR s'est même rendu dans un parc où près de 15 000 néoradicaux campent dans un joyeux bordel. Là alternent forums de discussions politiques et soirées techno où rivalisent les passages de joints. Délurée, gauchiste, idéaliste, cette jeunesse? «Non, répond Serge Lepeltier. Elle est même un peu trop sérieuse. Moi, à 20 ans, je refaisais le monde tous les soirs!» L'homme du parti qui dénonce l'insécurité galopante en France préfère donc