La farce tranquille. De la rue de Solférino à Porto Alegre (lire ci-contre), de Tulle à Matignon, François Hollan de promène sa jovialité affable. Et sème à tout-va vannes et bons mots. De la dérision, le premier secrétaire du Parti socialiste a fait une arme politique dont il use et abuse pour brocarder l'adversaire. Car si Hollande peut rire de tout, ses saillies ont une cible préférée : Jacques Chirac. Au point d'agacer la droite qui peine à répliquer à des vacheries d'autant plus cruelles qu'elles sont balancées mine de rien, l'air innocent, entre deux éclats de rire. En meeting dans son fief de Neuilly la semaine dernière, Nicolas Sarkozy a cru bon de s'en prendre à la pseudo-«gentillesse spontanée» de Hollande, une «mauvaise langue» qui «aime à se présenter en bon camarade».
A l'Elysée, on fulmine contre «ce teigneux de Hollande» qui «tape sur l'homme» Chirac. Autant de brevets d'efficacité pour le patron du PS qui souligne qu'il ne se risque que très rarement sur le terrain des affaires. «L'humour, c'est ce qui leur fait le plus mal à la droite», juge Hollande qui se justifie ainsi : «Ce que dit Chirac n'a aucune importance, il n'est pas sérieux, il ne faut pas le prendre au sérieux.» Quand Jacques Chirac tente de s'abriter derrière son statut, Hollande fend l'armure présidentielle à coups de sarcasmes. «Ce n'est pas le Président que je vise, assène-t-il. Il se trouve que Jacques Chirac est président, il occupe la fonction.» Presque par hasard...
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