Excédé par les déclarations libérales des «modernes» du PS, Henri Emmanuelli, député des Landes, réclame l'arbitrage de Lionel Jospin. Entretien.
Dans «Nice Matin», Dominique Strauss-Kahn estime qu'une partie des socialistes fonctionne avec un «vieux logiciel». Un nouvel avatar de la guérilla entre «modernes» et «archéos» du PS ?
Je constate simplement que certains au PS n'ont plus aucune retenue. Leur social-libéralisme, c'est un cheval de libéralisme et une alouette de socialisme. Ceux qui me demandent de changer mes logiciels semblent, pour leur part, avoir déjà changé de système d'exploitation, pour filer leur métaphore informatique. En réalité, la formule est creuse, mais ce n'est pas la seule. Ainsi, j'entends dire qu'«il ne faut pas rester derrière la ligne Maginot face à la mondialisation». Or, la mondialisation me fait moins penser à la ligne bleue des Vosges qu'à la ligne verte du dollar ! Il faut arrêter avec ces expressions vides de sens, péjoratives, qui ne font que masquer des capitulations sans condition. Certains prétendent lutter contre les inégalités au stade de la production ? Ça veut dire quoi ? Lutter contre l'élargissement de l'éventail des salaires ? Je serais heureux de l'apprendre.
Cela tourne au règlement de comptes entre vous et les tenants de l'aile droite du PS, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn.
Je n'en fais pas une affaire de personne mais une affaire politique. Je ne veux pas distinguer ceux qui se rallient au social-libéralisme de ceux qui font la course à l'échalote pour savoir qui sera le plus «moderne». Mais attention : il ne faut pas confondre modernité et opportunisme. Il est plus facile d'être du côté de Davos que de celui de Porto Alegre. Les perspectives de carrière sont plus alléchantes. Je l'ai compris depuis longtemps malgré mon «arch