Lorsque le feu vert est donné par le chef, ses spadassins se lâchent. Il en est ainsi de l'exploitation par la droite du trotskisme passé de Lionel Jospin. Pourtant, lorsque ce dernier confesse en juin 2001 son engagement trotskiste d'antan, l'opposition affiche une relative retenue. Alain Juppé donne le ton : «Chacun suit un itinéraire personnel. Trotskiste ou pas, ce n'est pas le problème. Le seul problème, c'est quand on veut se faire une image de transparence et de vertu, il vaut mieux ne pas mentir.» La présidente du RPR, Michèle Alliot-Marie, enchaîne : «Chacun a les itinéraires qui lui conviennent.»
A l'Elysée, Dominique de Villepin regrette que cet aveu arrive trop tôt dans la campagne mais flaire les angles d'attaque. Le seul nom de Trotski, associé au terme «gauchiste», fait peur à l'électorat de droite traditionnel. Il renvoie à l'imagerie communiste et aux heures sanglantes de la révolution bolchevique. Le trotskisme, c'est aussi une culture politique basée sur l'«entrisme», le noyautage des appareils, le secret. Insister sur le mensonge de Jospin permet surtout de relativiser les non-dits du chef de l'Etat sur les affaires.
Message. Au conseil national du RPR, le 30 juin, les compagnons haussent la voix. A la tribune, MAM mélange à dessein «marxistes, trotskistes ou révisionnistes, ou autres qui s'obstinent à diviser la France». Le 14 juillet, lors de son interview télévisée, Jacques Chirac sonne l'offensive. D'emblée, il se place au-dessus des «polémiques» et aff