Ne dites plus «le Président», dites «le candidat Chirac». Avant de s'attaquer aux propositions «démagogiques» du second, les responsables jospino-rocardiens du courant Socialisme et Démocratie ont pris soin d'enterrer le premier en dressant un réquisitoire sans pitié de son septennat, au cours d'un colloque réuni hier à l'Assemblée. Avec l'objectif de lui coller le dossard du sortant lesté par un bilan calamiteux pour mieux laisser à Lionel Jospin le statut de challenger.
Tâche. Tous ont donc ressassé un leitmotiv: Chirac n'est pas à la hauteur de sa tâche. Déjà privé de bilan économique et social pour cause de cohabitation, il s'est vu dépouiller de son «domaine réservé». Dominique Strauss-Kahn a pilonné sa pratique institutionnelle: «Jacques Chirac a clairement affaibli la fonction présidentielle. Il l'a clairement vidée de sa substance.» Le député du Val-d'Oise lui a reproché d'avoir «salement égratigné» deux «attributs gaulliens»: le référendum et la dissolution. Pour DSK, Chirac a dissous l'Assemblée un peu «comme ces enfants qui mettent une ou deux fois les doigts dans la prise avant de comprendre que ça fait mal. En l'occurrence, une fois a suffi...». «Il a réussi le tour de force d'enterrer tout ce qui faisait l'héritage du gaullisme. Affaiblissement de l'Etat et des institutions, retour dans l'orbite américaine, effacement de la France, crise morale, clientélisme», a renchéri le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, en s'étonnant même de son «refus