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Analyse

Seul contre lui-même

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Chirac est contraint de quitter vite les atours de Président.
publié le 8 février 2002 à 22h07

Le choix de Lille en 1994 annonçait la fracture sociale. S'il était avéré, celui d'Avignon, cité papale, préfigurerait-il le démarrage d'une campagne de repentance pour président sortant secoué par les affaires? En chute dans les sondages, Jacques Chirac se retrouve aujourd'hui acculé à l'annonce de candidature. Qu'il franchisse le pont lundi, comme le rêve une partie des siens, ou qu'il attende la fin février, le fait est que ses soutiens s'impatientent et s'inquiètent. Tous partagent désormais l'analyse que Nicolas Sarkozy défend depuis des semaines: le locataire de l'Elysée doit accélérer par rapport à son calendrier initial.

Retard considérable. A l'origine, le chef de l'Etat s'imaginait dans la situation de son prédécesseur Mitterrand qui, en 1988, avait usé du calendrier avec maestria pour prendre l'avantage sur son Premier ministre d'alors, un certain Chirac. Le socialiste avait attendu le 22 mars, soit un mois et deux jours avant le premier tour, pour se déclarer. Par souci d'appliquer une recette éprouvée, le locataire de l'Elysée était parti pour agir à l'identique. Il comptait attendre le lendemain du prochain conseil européen de Barcelone, les 15 et 16 mars, pour s'avouer candidat. Cela aurait pu être, par exemple, le 19 mars, un mois et deux jours avant le premier tour de la présidentielle. Mais Chirac ne peut plus démarrer si tard. Pilonné tout janvier sur les affaires, il a déjà pris un «retard considérable qui peut lui coûter» sa réélection à l'Elysée, comme l