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Libération

Jospin reprend de volée son adversaire

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Passe d'armes hier à l'Elysée puis à l'Assemblée.
publié le 14 février 2002 à 22h14

C'était un Conseil des ministres comme les autres. Laurent Fabius venait de présenter le décret signant la mort du franc. D'humeur badine, le désormais candidat Jacques Chirac a cru bon de tricoter quelques banalités: «C'est une page de notre histoire monétaire qui se tourne. Et une nouvelle page qui s'ouvre. Le passage à l'euro s'est très bien passé...» Le pas encore candidat Lionel Jospin a levé le doigt: «Monsieur le Président, m'autorisez-vous à m'exprimer après vous?» En Conseil des ministres, le rite veut que l'on ne parle pas après le chef de l'Etat sans y être invité.

«Tacle». Alors, Lionel Jospin s'est livré à l'un de ces règlements de comptes dont il a le secret. Il n'a pas répondu à ce que venait de dire Jacques Chirac mais à la façon dont lundi soir, sur TF1, présentant sa candidature, le même avait fait valoir que, si l'euro existait aujourd'hui, c'était grâce au gouvernement Juppé. Lionel Jospin a donc expliqué que le gouvernement avait «assumé la responsabilité de l'ensemble du passage à l'euro» et que, si celui-ci s'était bien passé, «ce n'était pas le fruit du hasard mais celui d'une préparation longue et minutieuse» de la part du gouvernement «avec le concours de l'ensemble des professions concernées».

Un peu étonné, le chef de l'Etat a esquivé le duel en reconnaissant que, «oui, effectivement, cela s'est très bien passé». «En bredouillant», assure un ministre, que la scène, comme tous ses collègues, a rempli de joie. A la sortie, Charles Josselin, ministre d