Président ou candidat ? Les deux, mon général ! Quarante-huit heures après sa déclaration de candidature, Jacques Chirac n'a pas cessé de jongler, hier, avec ses deux casquettes. Prime à l'institutionnel avec le Conseil des ministres quasi ordinaire. Et un Lionel Jospin bien décidé à ne rien laisser passer. Le Premier ministre l'a repris sur l'euro (lire ci-dessous). Mais ne s'est pas permis de lui dire qu'il l'avait trouvé «mauvais», «sur la défensive» lundi soir sur TF1, comme il l'a confié à ses proches. Sur ce point, les sondages lui donnent raison. Si Jacques Chirac peut se féliciter de son entrée en campagne qui le fait remonter de quatre points au premier tour (27 %) dans le sondage Ipsos-le Point, il a du souci à se faire. Donné gagnant, sa prestation n'a guère convaincu. 50 % ne l'ont pas trouvé crédible (lire page 13).
Saucisson. Un conseil restreint a suivi. Rien de conflictuel. Chirac et Jospin se sont penchés sur la situation en Afghanistan, dans les Balkans, sur la défense européenne. Le temps pour le chef de l'Etat d'attendre le déjeuner et la flopée de députés conviés à l'Elysée, comme tous les mercredis depuis janvier. Jacques Chirac a dit à ses convives qu'il allait se rendre partout, «faire une vraie campagne de proximité». L'un d'eux l'a trouvé «pas crispé du tout», «très attentif». Les sujets ont été variés : la sécurité, les retraites, les handicapés...
A l'heure de l'apéro, Antoine Rufenacht, le coordinateur, avait convié les élus RPR, UDF et DL au QG de