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Libération

Bayrou: sa relève sonne comme une retraite

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Toujours crédité de 3% à 5% d'intentions de vote, le candidat UDF est invité à jeter l'éponge.
publié le 15 février 2002 à 22h16

Il n'avait pas imaginé combien ça serait dur. Ni deviné la cruauté des sondages, la hargne des ennemis, la faiblesse des soutiens. François Bayrou confiait, il y a quelques semaines, s'en prendre «plein la tête». ça continue. Le dernier coup, comme souvent, est venu de l'intérieur. Dominique Paillé, directeur de sa campagne pour les européennes de 1999, a planté la banderille avec l'air de ne pas y toucher. En évoquant dans les colonnes du Parisien un «éventuel retrait» de son candidat, il frappe là où ça fait mal.

Enfoncé par les pronostics qui lui donnent entre 3 % et 5 %, moqué par les Guignols de Canal + qui le croque quasi quotidiennement en gamin un peu bébête, voilà Bayrou suspecté de vouloir jeter l'éponge. A peine avait-il pris connaissance des propos de son ancien ami, qu'il a juré sur RTL aller «jusqu'au bout». A l'adresse de ses détracteurs, il a lâché: «Cela fait vingt ans qu'on vit à droite avec des trahisons, qu'on les prépare, qu'on les entretient, qu'on en fait des scoops, que tout cela est méthodiquement fait. Cela pourrit le climat.»

L'ex-ministre de l'Education était parti la fleur au fusil. Il se voyait dépasser son score des européennes (9,3 %), créer la surprise, troubler le tête-à-tête entre Jacques Chirac et Lionel Jospin. Il avait même inventé pour lui le terme de «troisième homme». Il se retrouve dans le bas du classement, inaudible, même pas sûr de se voir rembourser ses frais de campagne. Il s'accroche à son rêve, persuadé que «ça peut encore bouge