Caen envoyée spéciale
«Bayeux bascule, ça y est, je viens de les avoir au téléphone.» «Et pour les mailings, vous en êtes où?» «Le communiqué, on va le balancer sur le site et à la presse professionnelle»... L'ambiance pourrait faire penser à un QG en période électorale. Ce n'est qu'une soirée ordinaire du bureau de la «coordination des médecins généralistes du Calvados».
«Poudre aux yeux». La «coordination 14»? Un petit groupe de cinq quadras qui, en quelques jours, a réussi à fédérer les trois quarts des quelque 520 généralistes du Calvados. Et fait, depuis, des émules dans une dizaine d'autres départements (Nord, Seine-Maritime, Dordogne...). Une bande de potes, anciens copains de faculté, voire de luttes estudiantines, qui ont lancé bille en tête un coup de gueule «asyndical et apolitique» à l'échelon local... Et récolté la coordination d'un mouvement très organisé, qu'ils rêvent main tenant d'ampleur nationale, et toujours indépendant des syndicats.
Il y a encore trois semaines, les cinq praticiens dont quatre exercent à Caen vivaient comme des généralistes ordinaires: journées de plus douze heures, rythmées par les consultations, visites, paperasseries, enseignements post-universitaires. Bien sûr, ils avaient pris part au mouvement de grève des gardes de nuit commencé il y a trois mois. «Mais, en pratique, c'est de la poudre aux yeux. Les listes habituelles sont simplement transformées en listes de réquisition», relève Stéphane Debelle.
Ce qui a vraiment fait voir roug