Blanc bonnet et bonnet blanc? Robert Hue n'en est pas à ressortir la formule de Jacques Duclos, contempteur du duo Pompidou-Poher en 1969. Comme il le dit lui-même, il n'oublie pas qu'il est de gauche. Mais vendredi, les oreilles de Lionel Jospin ont dû siffler. Un bref passage convenu sur Jacques Chirac, toujours décrit comme le candidat du Medef... et le bazooka contre les «amis» socialistes. Le prétexte de l'ire du président du PCF? Un premier tour que les deux grands candidats voudraient escamoter. Après avoir dénoncé il y a peu «le bal des hypocrites», Hue s'attend maintenant à assister «au festival de l'illusion qu'on a coutume de juger réussi quand les spectateurs ne voient jamais l'essentiel».
Car, au fond, droite et socialistes seraient d'accord: «Au PS, avec d'autres mots et avec un autre bilan, c'est le même fatalisme, le même renoncement.» Et sans vouloir intenter quelque procès d'intention que ce soit à Lionel Jospin, Hue a fustigé les sources de son futur programme et «ses inspirateurs». «De Martine Aubry à Laurent Fabius en passant par Dominique Strauss-Kahn, c'est, sur des musiques différentes, le même refrain: au nom du "modernisme'', il ne serait possible que d'accompagner socialement les conséquences désastreuses de la mondialisation sous les auspices du capitalisme».
Le réquisitoire ne serait rien s'il n'était accompagné de la menace d'une condamnation. «Si c'est cela la perspective proposée à gauche, c'est simple: je n'en serai pas; les communistes n'en se