La gauche gouvernementale reste très plurielle quand il s'agit du nucléaire. Si les Verts ne signent pas ce week-end d'accord avec leur allié socialiste, c'est en grande partie à cause des divergences persistantes sur le volet «énergétique» des négociations, en cours depuis des mois. Il y a quelques semaines, les écologistes avaient pourtant bon espoir de pouvoir faire évoluer le PS. Celui-ci avait envisagé de donner son accord pour que figure dans le projet de texte commun l'objectif de réduire, d'ici à 2007, la part d'électricité d'origine nucléaire à 60 %, contre 75 % actuellement. C'était sans compter sur l'intervention du lobby socialiste pronucléaire. C'était sans compter, aussi, sur l'intervention dans les négociations de Lionel Jospin, soucieux de ne pas voir son parti prendre des engagements susceptibles de fâcher les autres partenaires de la gauche.
Or, la fibre antinucléaire fait partie du patrimoine génétique de l'adhérent écologiste de base. L'un d'eux explique: «Il est impensable d'avoir des Verts dans un gouvernement qui relancerait le programme nucléaire. Pour la quasi-totalité des militants, c'est un point de clash. On ne demande pas de sortir tout de suite du nucléaire, on est raisonnables, nous proposons de l'envisager d'ici à trente ans.» Noël Mamère, en déplacement le 9 février à Chamonix, faisait aussi du dossier «transports» un sujet de désaccord fort avec le PS. La réouverture programmée du tunnel du Mont-Blanc serait pour lui un objet «de rupture». Da