Jeudi 14 février, «Libération» demande en page 4 du quotidien à «trois femmes de presse»: pourquoi les femmes préfèrent-elles Jacques Chirac à Lionel Jospin? Imaginez qu'un quotidien demande l'avis «de trois hommes de presse» sur les comportements masculins en matière électorale. Imaginez que par «hommes de presse» ce quotidien entende les dirigeants de FHM, de M. comme Masculin et de Vogue homme. Auriez-vous vraiment l'impression d'avoir l'avis des «hommes de presse»? N'auriez-vous pas plutôt le sentiment d'avoir seulement le point de vue des représentants de la presse masculine? Cette confusion entre «femmes de presse» et représentantes (ou dirigeantes si vous voulez) de la presse féminine est-elle:
1 volontaire et si oui, pourquoi?
2 fortuite: «cela nous a échappé» et si oui, comment cela vous a-t-il échappé?
Les auteurs de cette confusion se rendent-ils compte que leur choix conscient ou inconscient renforce l'idée (voire sous-entend) que:
Une femme de presse travaille dans la presse féminine (et quand elle travaille ailleurs comment l'appelle-t-on: homme de presse?)?
Etre représentante de la presse féminine suffirait à faire de vous une experte sur les questions de femmes. Les trois réponses montrent pourtant que cela ne suffit pas toujours. D'ailleurs la presse féminine est spécialiste d'un fourre-tout qu'on peut appeler la féminité (qui reste à définir) et non pas des rapport sociaux de sexe.
Parmi les femmes (et les hommes d'ailleurs) de la presse d'information g